Une des armes les plus intéressantes à utiliser lorsque vous vous trouvez devant un public, dans une situation inconfortable, c’est de pratiquer l’humour. Beaucoup d’orateurs se figent et montrent de l’inquiétude lorsque les mots ne viennent plus. Ils sont alors tétanisés par un sentiment de profonde gêne. L’humour a pour fonction, lors de vos prises de parole en public, de créer un lien avec votre auditoire (il adore ça). Vous figer, ne lui fera que ressentir votre malaise. L’assumer, lui donnera l’énergie pour vous encourager. Bien sûr, vous pouvez simplement dire que vous avez perdu le fil, prendre quelques respirations ou retourner voir vos notes…
Mais, vous pouvez aussi, lui dire, par exemple, que votre autre expertise (en plus de celle d’aujourd’hui) c’est une spécialisation en trous de mémoire 2ème dan, l’interpeller en lui demandant de vous aider avec un petit sourire au coin des lèvres. Vous pouvez aussi, avec aplomb, annoncer une pause syndicale obligatoire et totalement légal ou encore faire appel à la mémoire collective, en prétextant que votre hologramme est en réparation et que celui de Mélenchon n’est pas disponible….
Le ton sur lequel vous affirmerez ce passage à vide devra être teinté d’une sonorité joueuse. Il n’y a pas de règle, l’idée c’est surtout de prendre de la distance sur vous même. Si ce trou de mémoire arrive c’est surement parce que vous vous mettez trop de pression. Une des lois universelle en matière de prise de parole pour se connecter à son public, c’est d’appliquer les 3H : humain, humilité, humour. Si vous arrivez avec ou sans trou de mémoire à utilisez ce triptyque gagnant, vous serez au top !
A moins d’avoir fait 10 ans de théâtre, c’est VIVEMENT déconseillé. Beaucoup d’orateurs apprennent tout pour se rassurer. Franchement, apprendre par cœur est contreproductif. Cela vous fait perdre un temps monstre, comme de rédiger entièrement votre discours ou/et pire vous oblige surtout à être dans le mot à mot : infernal sans support. Plutôt, retenez et organisez les grandes lignes. idées, chiffres, faits marquants sur une fiche type « bristol » ou tablette. Pour les plus décomplexés, servez vous de votre téléphone portable.
Pour vous donner un conseil facile à mettre en place et pour être plus impactant, prenez l’habitude d’apprendre par coeur votre introduction, elle doit être courte pour bien se mémoriser. Mettez aussi l’accent sur votre conclusion, ce qu’il faut retenir absolument. En effet, pour vous connecter à votre auditoire, il est important de créer une connexion visuelle dés le début. En ce qui concerne la conclusion, notamment si vous passez par cette formule, « et pour conclure », vous obtiendrez un nouveau pic d’attention de tous les participants. Les études montrent qu’on mémorise mieux ce qui est dit à la fin qu’au début d’un discours (sauf si votre conclusion est confuse ou trop longue).
Quelque soit la façon dont vous vous organisez, prévoyez toujours de répéter votre intervention dans les conditions du « direct ». Par exemple, si vous allez être debout, répétez débout. Prenez soin de veiller à votre posture et dite à haute voix ce que vous comptez exposer à cette occasion. Une autre astuce consiste à mentaliser ce que vous allez dire, en d’autres termes, vous regardez faire, agir et regarder votre public en l’imaginant les yeux fermés.
Imaginez votre discours comme si vous racontiez une histoire à une personne que vous connaissez. Insérez les éléments que vous souhaitez décrire en ajoutant des liens permanents que l’on utilise tous dans nos conversations. Des liens et non une liste. C’est un chemin que vous parcourez, il est en lien avec ce qui a été dit et ce qui suit. Il donne le sens. Votre histoire pourrait être un tour de France avec des grandes étapes. Visualisez avec une image forte cette étape (vous partez de quelle ville pour aller ou…). Le jour de votre prise de parole en public, avancez ville par ville (dans votre tête) et décrivez l’image que vous avez en tête (elle sera bien sûr chargée de vos informations).
Vous pouvez démarrer votre intervention par, « je vais vous proposer 5 étapes, à la façon d’un tour de France, pour comprendre notre point de départ, les passages clés, nos points d’étapes à ne pas rater et enfin notre destination finale pour gagner collectivement en efficacité… » Le public projettera la même image que vous.
Enfin, ne cherchez pas à en dire trop. Si vous avez du mal à tout retenir, c’est la même chose pour votre public. Privilégiez le plan de votre intervention en quelques points, retenez les grandes lignes, répétez votre intervention pour peaufiner les grands messages. Lors de votre réplétion, n’hésitez pas à imaginer un scénario avec un trou de mémoire et dédramatisez avec un peu d’humour.
Le jour J, levez vous le matin en vous disant que vous allez prendre la parole pour être vraiment utile aux autres.
Au fond qu’ont-ils à gagner à vous écouter ? Quels bénéfices concrets pour eux ?
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#Prise de parole public 6 – 10 choses à savoir avant de prendre la parole (partie 1)